Prochain reportage : à définir

jeudi 27 juin 2013

Interview de Sébastien Failla


« Je rêve d’être au championnat de France »


© Alexandre Roma

Le Vigneusien Sébastien Failla (Team Peltrax) fait partie des hommes en forme en ce début d’été. A 21 ans, l’ancien sociétaire de l’EC Montgeron-Vigneux continue sa progression à l’échelon amateur, lui, qui était encore 2e catégorie l’année dernière. Il  totalise près de 20 tops 20 cette année dont une victoire, dimanche 23 juin sur le Prix Jacques Marinelli de Melun (Seine-et-Marne) et a accepté de se confier  sur son début de saison.



Loïc Manceau : Sébastien, pourquoi avoir choisi de courir pour le Tem Peltrax cette saison ?

Sébastien Failla : J’avais terminé mon cycle de formation au sein de l’EC Montgeron-Vigneux, mon club de toujours, là ou j’ai débuté le cyclisme en 1998, qui ne disposait pas d’équipe première catégorie. J’avais plusieurs options après une saison honorable en 2e catégorie, j’ai opté pour le Team Peltrax après avoir été conseillé par bon nombre de personnes sur cette équipe, et à l’heure actuelle je ne regrette pas ce choix.

L.M : Comment s’est passée  votre adaptation dans l’équipe ?

S.F : Il est vrai que d’être dans une nouvelle équipe est toujours particulier, en ce qui concerne le Team Peltrax, je suis arrivé en même temps que certaines recrues que je connaissais déjà, sur et en dehors du vélo, ce qui a facilité également mon adaptation, les dirigeants m’ont également très bien accueilli ce qui m’a tout de suite mise en confiance dès le début de saison.

L.M : Justement, la découverte des courses 1ère catégorie n’a pas été trop dure pour vous ?

S.F : Forcément, il y a toujours une appréhension avant le départ, on se dit « sayez, on est dans le grand bain », j’ai repris ma saison assez tard, début mars, c’était volontaire, je suis là aussi pour apprendre au fur et à mesure, c’est pour cela que je ne me suis pas lancé sur des courses comme celle du sud-est en début de saison, l’Essor Basque ou les Plages Vendéenes, que je disputerais probablement l’année prochaine.

L.M : Vous avez également disputé et terminé Paris-Troyes (45e) et 7e amateurs…

S.F : C’était une course particulière pour moi, l’un de mes coureurs professionnels préférés Jérémie Galland  (Sojasun) était aussi au départ, il a été formé à l’ECMV tout comme moi et c’était un honneur de courir avec lui, il m’a d’ailleurs conseillé durant la course tout comme Samuel Plouhinec mon coéquipier du Team Peltrax, j’apprends beaucoup aussi grâce à des coureurs comme cela qui ont un vécu et je ne peux que les en remercier.

L.M : Vous avez également participé à votre première course à étape avec le Circuit Nord Basse-Terre, où vous avez connu des hauts et des bas, on peut dire ?

S.F : Le Circuit Nord Basse Terre était ma première véritable course par étape, j’avais certes disputé les Boucles du Val d’Oise l’année dernière mais cela n’a rien à voir. C’est une course sur laquelle j’ai beaucoup appris, je me suis retrouvé leader de l’épreuve après la 2e étape, c’était la première fois que je me retrouvais dans une telle posture, et au niveau de la gestion, de réagir au bon moment sous pression, d’avoir des responsabilité de leader c’était nouveau. Malheureusement j’ai perdu le maillot et je suis tombé lors de la dernière étape, ce qui m’a causé un mois d’arrêt.

L.M : Le retour dans les pelotons n’a pas été trop dur pour vous ?

S.F : Physiquement, on perd forcément toujours un peu, et il faut du temps pour revenir, mais moralement, j’avais toujours la même motivation et la même détermination, avec mon entraîneur, Gérard Valette, on ne s’est pas affolé afin de revenir pour ne pas brûler les étapes, c’est pour cela , je pense, que je suis en forme actuellement.

L.M : Justement, vous etes en deux semaines à 5 places dans les 5 premiers dont une victoire,  Vous vous attendiez à un tel retour ?

S.F : Oui et non j’avais les jambes, mais une course n’est jamais gagnée d’avance, et notre vraie force est collective cette année, Samuel Plouhinec est le moteur de l’équipe et on progresse dans son sillage comme le prouve nos 5 prix d’équipes du mois de juin. Sur la course de Melun que j’ai remporté, les coureurs du Team Peltrax ont abattu un énorme boulot.

L.M : Vous allez enchaîner le Tour du Pays Roannais, le Tour de Dordogne et le Tour de Guadeloupe en l’espace d’un mois, quel sera votre objectif ?

S.F : Je vais sur ces tours avec l’ambition de faire le mieux possible dans l’intérêt de l’équipe, il est vrai que selon les circonstances de course,  je n’aurais pas la même attitude, et c’est sans complexe si il le faut que je me mettrais au service de l’équipe. Mais il est vrai que j’ai en tête de remporter au moins une étape sur l’un des tours et de bien figurer sur le Tour de Guadeloupe où j’ai une revanche à prendre après ma chute sur le CNBT.

L.M : Après le Tour de Guadeloupe, il y a les championnats de France sur route du 22 au 25 août à Albi (Tarn), c’est un objectif pour vous d’y aller ?

S.F : C’est un rêve pour mois d’aller au Championnat de France, j’y suis allé en 2007 lorsque j’étais cadet et j’avais pris la 10e place à Mussidan (Dordogne), mais pour cela il faut avant tout être sélectionné et il faut que je continue sur cette dynamique, c’est ma dernière chance cette année de viser une sélection avec les espoirs et je compte toute mettre les chances de mon coté en étant le plus sérieux possible.

L.M : Le Team Peltrax a terminé premier de la Zone Nord de la Coupe de France DN3, sans que vous participez à une seule des manches, c’est un regret ?

S.F : Un peu forcément, mais il était prévu que je ne fasse pas la première manche, ensuite la deuxième manche j’étais blessé, la troisième était juste au moment de ma reprise et je n’aurais pas servi à grand-chose, mais j’espère être présent  dans l’équipe de la finale, on a les moyens de l’emporter par équipe mais aussi individuellement.

L.M : Un mot sur l’EC Montgeron-Vigneux, votre club formateur ?

S.F : Il m’a beaucoup apporté en tant qu’homme et en tant que coureur, je suis content de voir que la saison se passe pour le mieux pour eux, il est vrai qu’il est regrettable que l’école de cyclisme ne soit pas fournie, mais les jeunes minimes et cadets sont là, deux sont d’ailleurs dans la préselection des France cadet. C’est toujours avec un réel intérêt  que je continue de les suivre, on a besoin des clubs formateurs dans le cyclisme, c’est eux la source, et ceux à tous les échelons, des coureurs comme Kévin Reza (Europcar) qui dispute son premier Tour de France ou Jérémie Galland (Sojasun) sont passés par l’école de cyclisme (CSM Puteaux et l’ECMV). Aujourd’hui il est difficile pour les clubs DN d’être aussi formateur, il y a des exceptions néanmoins, le CM Aubervilliers a une école de cyclisme mais aucun coureur DN est issu de celle-ci, tout comme Corbeil et l’Armée de Terre, nous au Team Peltrax, on a Clément Patat qui a commencé jeune dans l’équipe et qui est aujourd’hui dans l’équipe DN.

L.M : Vous etes de la même génération que Kenny Elissonde (FDJ.fr) et Jimmy Turgis (CC Nogent-sur-Oise) qui est ou passera probablement professionnel, cela donne des idées pour la suite ?

S.F : Je suis content de voir Kenny et Jimmy sont à un tel niveau, ce sont deux coureurs que j’apprécie beaucoup, on a grandi ensemble et cela serait vraiment magique d’un jour passer professionnel et d’être avec eux chez les pros, mais il y a encore du travail pour ma part. Je ne veux pas avoir de regrets et je veux viser le maximum.